Guide rédigé par Pr Pierre SARDA Centre de référence Anomalies du développement CHU MONTPELLIER
Dernière mise à jour janvier 2017
Le diagnostic de trisomie 21 se fait en général à la naissance à l’examen clinique du nouveau-né. Il peut aussi être porté lors d’un diagnostic prénatal, la famille ayant désiré continuer la grossesse.
Les conséquences de ce surnombre de chromosomes 21 sont connues. Certaines sont corrigibles par des traitements médicaux ou des interventions chirurgicales, d’autres, comme le retard du développement psychomoteur et intellectuel, ne peuvent guérir mais peuvent toujours être améliorées par une prise en charge de la personne si possible dès la naissance.
Cela explique l’importance de faire le point complet des difficultés existantes à la naissance, de les prendre en charge, de les traiter si possible et dans tous les cas de suivre régulièrement l’enfant.
La trisomie est une anomalie du nombre des chromosomes. Le caryotype humain comporte 46 chromosomes. On distingue des chromosomes identiques chez l’homme et la femme, en nombre de 44, ils sont classés 22 paires identiques notées de 1 à 22 et deux autres chromosomes qui distinguent les hommes des femmes. Les hommes ont 1 chromosome X et 1 chromosome Y et les femmes 2 chromosomes X.
Dans la trisomie 21, la personne a 3 chromosomes 21 au lieu de 2. L’anomalie chromosomique doit toujours être confirmée en réalisant un caryotype.
Au moment du diagnostic, souvent à la naissance, l’examen de l’enfant cherche à faire le point des problèmes médicaux qu’il faut prendre en charge.
L’examen révèle les caractéristiques générales : une hypotonie, des difficultés à s’alimenter et l’aspect morphologique du visage qui fait envisager le diagnostic en général dès la naissance. Il n’est pas opportun de valoriser l’aspect général et le comportement (enfant reposé, souriant, calme, détendu,…) la question du diagnostic doit être assez rapidement abordée (en fonction des inquiétudes et des questions des parents) une confirmation par le caryotype doit toujours être demandée avant d’affirmer le diagnostic à la famille.
Bilan des malformations congénitales
Les principales malformations incluent :
Il est très important de parler à la famille et mettant en avant les......
Bilan des anomalies biologiques
La surveillance générale sera programmée par le Pédiatre puis le Médecin de famille avec la famille en fonction des problèmes médicaux.
Avec le temps, des problèmes divers et des difficultés apparaîtront (retard des acquisitions psychomotrices) ou pourront apparaître qu’il faudra prendre en charge le plus précocement possible. Par ailleurs, certaines pathologies seront fortement améliorées voir guéries.
C’est le suivi régulier et une prise en charge précoce et adaptée de l’enfant qui doit permettre d’offrir la meilleure qualité de vie à une personne trisomique.
Consultations pédiatriques régulières aux dates fixées par le Pédiatre
Consultations ORL. Chaque 6 mois, avec un examen en particulier en période hivernale au moment des otites seromuqueuses (50 à 70%) En prévision des otites il est recommandé de pratiquer le vaccin contre l’influenza (AII) et le vaccin conjugué contre le pneumocoque (AI) à tous les enfants en âge de les recevoir.
Consultations d’Ophtalmologie (myopie, strabisme, hypermétropie). Possibilité d’apparition progressive d’une cataracte.
Autres consultations de spécialiste en fonction des pathologies existantes (cardiologie, endocrinologie,…)
Examens complémentaires
Surveillance clinique : alimentation, troubles du transit (constipation, diarrhée), hypotonie, développement psychomoteur, langage, anomalies cardiaques, ophtalmologie (cataracte, strabisme,…), audition, infections ORL et respiratoires, développement des organes génitaux (cryptorchidie,…), apnées du sommeil, hypothyroïdie, instabilité cervicale atlas-axis.
Consultations pédiatriques régulières aux dates fixées par le Pédiatre
Consultations ORL. Chaque 6 mois, avec un examen en particulier en période hivernale au moment des otites seromuqueuses (50 à 70%) En prévision des otites il est recommandé de pratiquer le vaccin contre l’influenza (AII) et le vaccin conjugué contre le pneumocoque (AI) à tous les enfants en âge de les recevoir.
Consultations d’Ophtalmologie (myopie, strabisme, hypermétropie). Possibilité d’apparition progressive d’une cataracte.
Autres consultations de spécialiste en fonction des pathologies existantes (cardiologie, endocrinologie,…)
Examens complémentaires
Surveillance clinique : alimentation, troubles du transit (constipation, diarrhée), hypotonie, développement psychomoteur, langage, anomalies cardiaques, ophtalmologie (cataracte, strabisme,…), audition, infections ORL et respiratoires, développement des organes génitaux (cryptorchidie,…), apnées du sommeil, hypothyroïdie, instabilité cervicale atlas-axis.
Consultations médicales régulières
les équipes de prise en charge médico-éducatives et sociales (Scolarité en milieu ordinaire : au collège ou au lycée ou en milieu protégé : IME, IMPro, ou autres, MDPH,….)
Consultations ORL
Consultations d’Ophtalmologie
Examen dentaire
Consultation de cardiologie à l’adolescence (dysplasies valvulaires)
Consultation avec un professionnel spécialisé dans l’adolescence, psychologue, infirmière scolaire ou un gynécologue spécialisé.
Autres consultations de spécialiste en fonction des pathologies existantes (cardiologie, neurologie, endocrinologie,…)
Examens complémentaires
Surveillance clinique : alimentation, obésité, constipation, puberté, développement cognitif, langage, scolarité, troubles du comportement, ophtalmologie (myopie, strabisme,…), audition, infections ORL et respiratoires, apnées du sommeil, hypothyroïdie, hyperthyroïdie, instabilité cervicale atlas-axis
Consultations médicales régulières
l’adulte.
Consultations ORL
Consultations d’Ophtalmologie
Soins dentaires
Consultation de cardiologie (dysplasies valvulaires)
Consultation avec un gynécologue spécialisé (femmes)
Autres consultations de spécialiste en fonction des pathologies existantes (cardiologie, neurologie, endocrinologie,…)
Ne pas oublier les dépistages habituels en population générale (cancer du sein, cancer du colon,….)
Examens complémentaires.
Surveillance clinique : obésité, ophtalmologie (presbytie), audition (presbyacousie), apnées du sommeil, hypothyroïdie, diabète, instabilité cervicale atlas-axis, cardiologie (dysplasies valvulaires), gynécologie, régression cognitive, intégration sociale et professionnelle, troubles du comportement.
La prise en charge paramédicale démarre dans les premiers mois de vie de l’enfant trisomique.
La prise en charge paramédicale implique :
prise en charge pré-langagière. Le but est de lutter contre l’hypotonie bucco linguale habituelle, d’améliorer l’entrainement à la mastication, l’éducation à l’hygiène, et de préparer l’apprentissage du langage. Avec l’âge la rééducation orthophonique se fera pour permettre une acquisition –langagière. Aide aux apprentissages de la lecture et de l’écriture. Des séances de logicomathématiques aident aux apprentissages scolaires.
Pour la famille, parents ou fratrie, des groupes de paroles sont parfois proposés.
La prise en charge est pluridisciplinaire, elle doit être poursuivie pendant l’enfance et l’adolescence. Elle sera d’autant plus efficace qu’un partenariat entre les parents, les différents professionnels médicaux, paramédicaux, les assistantes sociales, les psychologues et les professionnels de l’éducation nationale s’installe.
A l’âge adulte, la prise en charge doit se poursuivre de manière orientée :
- Lieu de vie au travail et au domicile : autonome, en famille ou en foyer.
- Discussion d’une Curatelle ou Tutelle
Conséquences sur la vie scolaire : issues du site Tous à l'école
En général les élèves porteurs de Trisomie 21 peuvent fréquenter des classes ordinaires (le plus souvent en maternelle). Par la suite, des centres scolaires avec des structures de type ULIS sont possibles. Les établissements spécialisés de type IME proposent également une scolarisation.
L'importance des difficultés intellectuelles est variable, mais il existe chez l'enfant trisomique :
- Une lenteur particulière à traiter une information et à produire une réponse à un stimulus, à une question, à une action. Ceci peut amener à penser qu'il ne répond pas ou ne comprend pas (la réponse arrivant de façon décalée et n'étant pas interprétée comme réponse).
- Une difficulté à inhiber suffisamment longtemps la réponse pour pouvoir poursuivre une analyse détaillée de la question.
Il est donc en difficulté devant des consignes complexes, d'autant que certaines composantes de la mémoire sont altérées. Il est important de ne donner qu'une consigne à la fois.
Les niveaux de déficience mentale variables entraînent de grandes différences dans l'âge d'apprentissage de la lecture et cet apprentissage devrait être poursuivi à des âges avancés. Le niveau d'acquisition de lecture est extrêmement variable, certains auront une bonne compréhension de ce qu'ils lisent, d'autres décoderont bien mais auront une compréhension faible ou absente.
La scolarisation d'un enfant présentant un handicap est en général source d'enrichissement et d'ouverture pour les autres élèves de la classe. Elle offre des occasions de se décentrer de soi, de mettre en place des tutorats, etc.
Les situations d'intégration nécessitent, souvent au début et selon les enfants, un accompagnement par un adulte (éducateur, AESH) ou la mise en place d'un système de tutorat par d'autres élèves.
Quand faire attention ?
À l'arrivée dans l'école, le collège ou le lycée : une information sur la Trisomie 21 adaptée aux différents âges, et faite par des personnes compétentes diminue la part d'inconnu ou de fausses idées répandues sur la Trisomie 21.
Malgré l'incidence un peu plus importante de certains problèmes médicaux chez les personnes trisomiques, ils remettent exceptionnellement en cause leur scolarisation et leur insertion dans les différentes activités scolaires et extrascolaires.
Il n'y a en général pas de contre-indications aux activités physiques sauf en cas notamment de grande laxité du cou.
o Une radiographie cervicale peut être nécessaire avant de pratiquer des activités telles que le judo du fait de la laxité présente chez ces enfants.
o En cas de pathologie cardiaque, un certificat du cardiologue sera nécessaire.
o La piscine peut momentanément être contre-indiquée en cas de perforation du tympan. Des bouchons d'oreille standards avec un bonnet de bain en plastique sur la tête sont très efficaces toutefois. Un avis ORL sera demandé.
Il est souvent dit à tort que la personne porteuse de Trisomie 21 ne souffre pas. L'expression de la douleur est en fait diminuée. Il lui est en général difficile de préciser la localisation de la douleur. Cela peut-être à l'origine de troubles ou de modifications du comportement qui cesseront lorsque le problème sera pris en compte.
L'enfant trisomique a conscience de son handicap très tôt. Il peut ne pas montrer ses compétences par crainte de l'échec. Lors des évaluations il faudra être prudent et l'interprétation des tests psychotechniques sera corrélée aux évaluations du comportement adaptatif.
Devant des troubles du comportement il convient de rechercher une inadaptation de la demande, une éventuelle pathologie médicale non dépistée source de douleur ou de mal-être, une situation conflictuelle, etc.
Certains enfants trisomiques peuvent présenter des troubles du comportement de type autistique qui doivent être pris en charge et peuvent nécessiter des pédagogies adaptées.
L'acquisition de la propreté peut-être retardée et il est nécessaire de proposer, jusqu'à un âge avancé, même à ceux qui sont propres, d'aller aux toilettes de façon régulière (toutes les heures et demi par exemple).
Dans la cour de récréation où les repères sont moins explicites, l'enfant trisomique peut avoir besoin de l'aide d'un adulte ou d'autres élèves pour identifier les lieux, les règles de fonctionnement, les codes de relation. De façon transitoire, une surveillance particulière peut être nécessaire.
À la cantine l'enfant trisomique peut avoir besoin d'aide plus longtemps que les autres pour le maniement du couteau. Parfois il faut surveiller un peu son comportement alimentaire car certains ont tendance à se servir des rations trop importantes ou à finir l'assiette du voisin. Il sont facilement en surcharge pondérale.
Certains enfants ont plus de difficultés de motricité globale qui devront être prises en compte dans la vie de la classe. Le groupe est souvent canalisant et aidant face à des enfants qui auraient tendance à se mettre en danger, surtout si les consignes sont claires et les mêmes pour tous.
Les jeunes enfants trisomiques peuvent être fatigables avec parfois la nécessité de leur aménager un temps de pause. Toutefois une trop grande fatigabilité (ou un trouble du comportement) doit attirer l'attention et doit faire suspecter un problème de sommeil entre autres. Les apnées du sommeil sont fréquentes, surtout chez l'enfant qui est souvent infecté au niveau de la sphère ORL avec des amygdales volumineuses.
L'adolescence et la puberté, vont entraîner comme chez les autres jeunes, des comportements sexuels et affectifs qui demanderont à être accompagnés, expliqués par les adultes. Des groupes de parole avec un professionnel peuvent leur permettre d'avancer dans la construction de leur identité d'adolescent et d'adulte.
Comment améliorer la vie scolaire des enfants malades ?
Il est nécessaire pour ces enfants de concevoir un Projet personnalisé de scolarisation (PPS). Celui-ci est régulièrement évalué grâce à la collaboration des différents partenaires du projet.
Les parents appréhendent les périodes d'orientation. Ceci peut être ressenti par l'enfant avec des répercussions sur son comportement et/ou les apprentissages. Dans le cadre du parcours scolaire, ces étapes sont préparées et réfléchies en fonction de l'enfant, de ses compétences, de ses capacités d'adaptation et de ses compétences sociales. Elles impliquent les parents, les rééducateurs, les enseignants, le médecin et le psychologue. afin d'essayer de trouver des orientations et aides adéquates.
Les rééducations sont souvent conduites pendant le temps scolaire. Elles sont effectuées par des rééducateurs libéraux ou par des équipes pluridisciplinaires dans les Services d'éducation et de soins spécialisés (Sessad), les Centres d'action médico-sociale précoce (Camsp) ou parfois les Centres médico psycho pédagogiques (CMPP), etc.
Ces interventions peuvent être menées en milieu scolaire comme défini dans le PPS.
L'enseignant pourra trouver auprès de ces équipes des informations en cas de besoin.
Les réunions de synthèse, qu'il est important de provoquer même si l'enfant est suivi en libéral, sont le lieu de rencontre de tous les partenaires de l'accompagnement, y compris les enseignants, et permettent souvent de trouver des nouvelles pistes de travail avec cet enfant dont la lenteur dans l'acquisition des apprentissages nécessite persévérance.
L'enfant trisomique va souvent se servir du contexte pour la compréhension de consignes. Il fonctionne volontiers par imitation.
Les fonctionnements ritualisés dans la classe peuvent le rassurer. Il faut toutefois faire attention à ce qu'il ne s'y enferme pas.
Les difficultés de motricité fine sont présentes et peuvent être prises en charge lors des rééducations (acquisition de l'opposition du pouce et d'une préhension correcte chez le jeune enfant). L'enseignant pourra trouver une aide auprès des rééducateurs en cas de difficulté particulière dans l'acquisition du graphisme.
Pour la lecture et l'écriture, des méthodes gestuées ou utilisant des pictogrammes peuvent faciliter l'apprentissage. On peut également proposer des supports où les dessins, schémas, viennent illustrer le propos.
La présence éventuelle d'un Accompagnant d'Elève en Situation de Handicap (AESH) peut permettre par exemple l'aide à la lecture des textes, consignes, leur compréhension, le passage à l'écrit (dictée à l'adulte pour un enfant qui ne rédige pas du tout).
L'avenir
Un enfant porteur d'une Trisomie 21, comme tout autre enfant a un avenir qui ne peut être prédéterminé. Parmi les choix possibles à l'issue de la scolarité, citons : l'accès à des formations professionnelles de droit commun ou adaptées, l'accès à l'apprentissage et au travail en milieu ordinaire ou protégé (CAT). Ces solutions sont facilitées par l'existence ou la mise en place de dispositifs d'accompagnement, en particulier les Services d'accompagnement à la vie sociale (SAVS).
L'accompagnement médical et paramédical, l'éducation, l'insertion sociale ont considérablement modifié l'image et la perception des personnes porteuses de Trisomie 21 et ont permis de mieux faire émerger et évaluer leurs difficultés et leurs compétences. Leur espérance de vie a doublé dans les 20 dernières années.
Les recherches actuelles tant sur les gènes du chromosome 21 supplémentaire que sur ses conséquences biologiques, physiques et cognitives permettront d'augmenter la compréhension de leurs difficultés et de proposer des prise en charge plus adaptés.
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CHU de Montpellier Hôpital Arnaud de Villeneuve
Département de génétique médicale
CHU de Montpellier Hôpital Arnaud de Villeneuve
Département de Pédiatrie Pôle Enfant
CHU de Montpellier Hôpital Arnaud de Villeneuve
Département de Pédiatrie Pôle Enfant
CHU de Montpellier Hôpital Gui de Chauliac
Département ORL et chirurgie cervico-faciale Pôle Neurosciences Tête et Cou
CHU de Montpellier Hôpital Gui de Chauliac
Département d’ophtalmologie